Les accidents cardio-vasculaires sont la première cause de décès chez la femme, et la deuxième cause chez l’homme (après les cancers) d’après la dernière étude de l’INSEE publiée en Janvier 2023. Il est donc primordial de connaitre les facteurs favorisants de la survenue de ces pathologies, notamment l’AVC et l’infarctus du myocarde, les pathologies cardiovasculaires les plus fréquentes, afin de pouvoir les prévenir.
Les maladies cardio-vasculaires les plus fréquentes
L’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral ou AVC, sont les accidents cardiovasculaires les plus fréquemment responsables de décès. Il est donc important de pouvoir les prévenir.
L’infarctus du myocarde ou IDM, l’accident cardio-vasculaire le plus fréquent
La définition de l’infarctus du myocarde donnée par l’HAS est la suivante :
« Le myocarde est le muscle cardiaque. Il est irrigué par les artères coronaires qui oxygènent le cœur. Lorsque les artères se bouchent, à cause d’un caillot, ou d’une plaque d’artériosclérose, cela provoque la mort d’une partie plus ou moins étendue du muscle cardiaque qui se nécrose. C’est l’infarctus du myocarde. »
Qui est concerné par l’IDM:
Tout le monde peut être concerné. Mais les hommes au dessus de 55 ans le sont d’avantage, sauf antécédents familiaux dans ce domaine ou maladies particulières. Les femmes sont affectées avec la même fréquence que les hommes, mais à un âge plus avancé, à partir de 65 ans, voire 70 ans. Le taux de mortalité de l’IDM chez les femmes est plus élevé car le diagnostic est souvent tardif.
Les facteurs de risque de l’IDM:
Ils sont les mêmes que ceux de toutes les maladies cardio-vasculaires : tabac, hypertension artérielle non traitée, troubles du rythme cardiaque, diabète déséquilibré, hypercholestérolémie, obésité, stress, absence d’exercice physique, régime alimentaire déséquilibré (riche en graisses, pauvre en fruits et légumes), antécédents familiaux de maladies cardio-vasculaires.
Les symptômes caractéristiques de l’IDM
Lors d’un infarctus du myocarde, la personne ressent de façon brutale :
- une douleur thoracique qui apparait au repos ou pendant d’un effort ;
- elle apparait derrière le sternum et agit comme un étau : elle est intense, en barre, et « serre » fortement la poitrine ;
- elle peut aller jusqu’à la mâchoire, le bras gauche (ou les deux bras) et le dos ;
- cette douleur dure, ne s’arrête pas seule ou lors de la prise de trinitrine (contrairement à celle de l’angine de poitrine) ;
- les symptômes associés peuvent être une pâleur, un malaise, des sueurs, un essoufflement, des nausées, de l’angoisse…
Mais parfois, la douleur est très inhabituelle et la personne ressent une gène ou une douleur au niveau du creux de l’estomac qui lui paraît d’origine digestive, surtout si elle a en même temps des nausées ou des vomissements.
Le traitement de l’infarctus du myocarde
Le plus important à se rappeler : lorsque quelqu’un se plaint de douleurs thoracique, appelez sans tarder le 15 ou le 112. Plus l’IDM est pris en charge tôt, plus les chances du survie sont élevées. Si l’on attends trop, il y a un risque élevé d’arrêt cardiaque.
Une fois pris en charge en milieu hospitalier, les médecins vont confirmer le diagnostic avec un dosage d’enzyme cardiaque, notamment la troponine, qui sera élevée en cas d’IDM. Ce diagnostic biologique va être confirmé par un électrocardiogramme, qui va présenter une anomalie dans la plupart des cas d’infarctus.
Dans certains cas particulièrement urgents, il va être fait immédiatement une coronarographie exploratrice, qui va permettre de visualiser l’emplacement du caillot et de la traiter dans le même temps.
La recirculation dans les artères coronaires bouchées peut être réalisée à l’aide d’une de ces 4 méthodes :
- Le caillot peut être dissout par voie médicamenteuse. C’est ce qu’on appelle la thrombolyse
- On peut traiter l’artère par dilatation à l’aide d’un ballonnet.
- On peut poser un stent, sorte de ressort, au niveau du caillot pour agrandir le calibre de la veine
- Si le bouchage est trop important, la dernière solution est le pontage, qui consiste lors d’une opération à cœur ouvert de faire un pont de part et d’autre du caillot, pour recréer une circulation en court-circuitant la sténose.
Selon l’importance de la zone touchée, il pourra persister des séquelles comme une insuffisance cardiaque ou des troubles du rythme (arythmies).
L’accident vasculaire cérébral , un accident cardio-vasculaire redoutable
Un accident vasculaire cérébral ou AVC, est l’arrêt brutal de la circulation sanguine au niveau d’une partie du cerveau. Les AVC peuvent être dus soit à un caillot dans une artère, c’est le cas dans 75% des cas – ce sont les AVC ischémiques – soit à une hémorragie, par lésions des parois du vaisseau – ce sont les AVC hémorragiques.
Certains AVC ischémiques sont transitoires (AIT), les signes régressent spontanément dans les premières heures l’urgence et la prise en charge doivent être identiques car le risque de récidive précoce (dans les 24h) est élevé. ( Source HAS )
Quels sont les symptômes qui doivent alerter ?
Ces six signes doivent alerter et faire évoquer un AVC :
- Perte de la motricité ou de la force d’un bras, d’une jambe, ou de la totalité d’un côté du corps (hémiplégie) ; atteinte du visage (déviation de la bouche)
- Perte de la sensibilité d’un bras, d’une jambe, de la face ou de tout le côté d’un corps
- Difficulté soudaine à trouver les mots ou à les exprimer ;
- Trouble soudain de l’équilibre et de la marche ;
- Perte soudaine de la vision d’un œil ou vision trouble ;
- Maux de tête violents et intenses.
Au moindre doute, appelez le 15 ou le 112, pour une prise en charge rapide. La prise en charge d’un AVC est en effet une urgence vitale, avec un risque important de séquelles notamment de paralysie, et de décès.
Les facteurs de risque de l’AVC
- L’hypertension artérielle : L’hypertension artérielle est l’un des principaux facteurs de risque d’AVC et d’accidents cardio-vasculaires en général. Lorsque la pression artérielle est élevée, cela peut endommager les vaisseaux sanguins et rendre le cerveau plus susceptible d’être endommagé.
- Le tabagisme : Le tabagisme est un facteur de risque majeur d’accidents cardio-vasculaires. Les produits chimiques contenus dans les cigarettes peuvent endommager les parois des vaisseaux sanguins, les rétrécir et les rendre plus susceptibles de se boucher ou de se rompre.
- Le diabète : Le diabète est également un facteur de risque . Les personnes atteintes de diabète sont plus susceptibles de développer des maladies cardiaques et des problèmes de circulation sanguine, ce qui peut augmenter le risque d’AVC.
D’autres facteurs de risque peuvent également augmenter la probabilité d’AVC, notamment l’âge, le sexe, les antécédents familiaux, un taux de mauvais cholestérol élevé, l’obésité, une alimentation malsaine, le manque d’exercice physique et le stress. En général, il est important de prendre soin de sa santé globale pour réduire le risque d’AVC et d’autres maladies cardiovasculaires.
Diagnostic de l’AVC
En plus des signes cliniques évocateurs ci-dessus, le médecin va pouvoir faire réaliser des examens d’imagerie comme le scanner et l’IRM, qui vont permettre de différencier un AVC ischémique d’un AVC hémorragique, et l’importance de la zone touchée.
Traitements de l’AVC
Une étroite surveillance des fonctions vitales et neurologiques est mise en place.
Il existe 3 possibilités de traitement pour les AVC ischémiques, causés par un caillot :
- La thrombolyse qui consiste à injecter un produit directement vers le caillot pour le dissoudre. Ce traitement n’est possible que dans les 4h après l’apparition des symptômes.
- La thrombectomie, qui consiste à enlever le caillot à l’aide d’un petit stent, qui est introduit par voie fémorale dans un cathéter. Le stent va agripper le caillot, puis l’ensemble va être retiré.
- Selon les cas, des médicaments peuvent être utilisés, comme des anti-agrégants plaquettaires ou des anticoagulants.
Pour les AVC hémorragiques, le traitement pourra être chirurgical, en venant vider la poche de sang formée, qui comprime le cerveau.
Les 6 habitudes à adopter pour prévenir les accidents cardio-vasculaires, comme d’IDM ou l’AVC
Comme nous venons de le voir, les accidents cardio-vasculaires sont l’une des principales causes de décès dans le monde. Cependant, de nombreux cas de maladies cardiovasculaires pourraient être évités en adoptant des habitudes de vie saines. Voici six bonnes habitudes à prendre pour prévenir les maladies cardiovasculaires :
1. Mangez une alimentation équilibrée :
Une alimentation saine et équilibrée peut vous aider à réduire les risques de maladies cardiovasculaires. Il est important de manger des aliments riches en fibres, en fruits et légumes, et en protéines maigres.
Évitez les aliments transformés, riches en sucre et en gras saturés.
Pour combattre les excès de cholestérol, privilégiez les huiles riches en Oméga-3, comme l’huile d’olive. Eviter le beurre, les œufs (le jaune est riche en cholestérol), les fromages gras, les viandes grasses ou « persillées ».
2. Faites de l’exercice régulièrement :
L’exercice physique régulier est un moyen efficace de prévenir les maladies cardiovasculaires.
Par exemple, les activités physiques comme la marche rapide, la course à pied, la natation, le cyclisme, ou tout autre exercice qui élève votre rythme cardiaque peuvent aider à renforcer votre cœur et améliorer votre circulation sanguine.
Si vous n’êtes pas sportif, essayez de faire au moins 30 minutes de marche par jour, puis d’allonger ce temps au fur et à mesure que votre conditions physique s’améliorera.
3. Evitez le tabac :
Fumer est l’un des principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, et également de certains cancers, comme le cancer des poumons ou le cancer de la gorge.
Si vous fumez, essayez d’arrêter le plus rapidement possible. Des méthodes efficaces existent pour arrêter de fumer. Demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien.
4. Contrôlez votre tension artérielle :
L’hypertension artérielle est un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires. Contrôler votre tension artérielle régulièrement peut vous aider à prévenir ces maladies.
Si votre médecin vous découvre de l’hypertension, il vous donnera un traitement efficace pour rendre votre tension artérielle à un niveau normal. Egalement, Il vous conseillera quelques règles hygiéno-diététiques à respecter pour éviter spécifiquement l’hypertension : réduire votre consommation de sel, ne consommez pas de réglisse, diminuer le café ( lui préférer le déca ou les infusions), et éviter les situations de stress.
5. Gérez votre stress :
Le stress chronique peut avoir un impact négatif sur votre santé cardio-vasculaire. Apprenez à gérer votre stress en pratiquant des techniques de relaxation telles que la méditation, le yoga, la respiration profonde, ou tout autre activité qui vous aide à vous détendre.
De plus, le stress va a voir pour effet d’augmenter votre tension artérielle, qui on l’a vu plus haut est un facteur de risque de maladies cardio-vasculaires.
6. Contrôlez votre poids :
L’excès de poids et l’obésité peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. Maintenir un poids santé peut aider à prévenir les accidents cardio-vasculaires. Une alimentation équilibrée, riche en fibres, fruits et légumes, et pauvre en sel et de l’exercice régulier sont des moyens efficaces de contrôler votre poids.
En adoptant ces habitudes saines, vous pouvez prévenir efficacement les accidents cardiovasculaires. N’oubliez pas de consulter votre médecin régulièrement pour surveiller votre santé cardiovasculaire.